Voici l'exposé d’un article de Wayne Muromoto du magazine Furyu dont le sujet est basé sur les diverses origines du Iaï moderne ou le seitei Iaï.
On y apprend que le Iaï seité est composé de dix formes différentes (gata de seitei Iaï). Ces différences résultent des changements apportés par les différents sensei enseignants.
C’est la Zen Nihon Kendo Renmei (fédération de Kendo du Japon, ou ZNKR) qui a favorisé l’enseignement du Iaï moderne (crée au 20ème siècle) dans la pratique du kendo, et qu’il existe une forte polémique sur la légitimité du seitei Iaï pratiqué en kendo.
Il est difficile d’avoir des informatiques fiables et authentiques sur la naissance historique du Iaï.
Pour le pratiquant basique de kendo le Iaïdo est une des composantes de la pratique générale de l’enseignement du kendo, il n’y voit qu’une pratique de katas codifiés.
Cependant il ignore que le Iaï qu’il apprend a une origine spécifique qui est indépendante du kendo.
L’assimilation et la confusion entre le Iaï du kendo ou des ryu de Iaïdo et du Iaï des Bu-jutsu (Iaïjutsu) rendent le sujet difficile à cerner.
- Quelle est l’origine du Iaï ?
- Pourquoi enseigner le Iaïdo en kendo ?
Selon le manuel intitulé Zen Nihon Kendo Renmei Iai, de Kamimoto Eiichi, Kabushiki Gaisha Ski Journal, Tokyo, Japan. 1981, pendant les périodes de Nara et de Heian les samouraïs à cheval devaient être capable de se défendre si leurs armes principales (naginata, yari..) venaient à se casser.
Il restait alors les sabres longs et courts comme seules armes sur le champ de bataille pour continuer à se défendre contre les attaques soudaines et rapides.
A la grande différence avec les techniques de Iaïjutsu où le katana était déjà hors du saya pour combattre, les techniques nouvelles devaient prendre en considération le fait que les sabres étaient encore fixés à la ceinture (obi).
Le Iaï est alors regroupé en un ensemble de techniques (debout ou à genou) de défense au sabre avec à la base le sabre au fourreau (saya) et porté à la ceinture.
On attribue une grande paternité du Iaï à Hayashizaki Junsuke Shigenobu qui vécut vers 1500.
Son empreinte réside plus sur une synthèse des différentes techniques déjà existantes pratiquées dans certaines koryu (Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, Takenouchi Ryu…), et par le fait qu’il ait voyagé au quatre coins du Japon en formant de nombreux élèves qui à leur tour ont généré d’autres ryu (Hoki-ryu, Tamiya-ryu, Jushin-ryu, Hayashizaki-ryu, Shin Muso-ryu…).
Cela peut être un début de réponse à la première question posée sur l’origine du Iaï.
Pour la deuxième question sur l’enseignement du Iaïdo (Iaï seité) au sein du kendo on attribut cet ajout en grande partie à Nakayama Hakudo émérite sensei de kendo qui étudiât le Eishin-ryu avec les sensei Hosokawa Yoshimasa et Morimoto Ukumi.Nakayama Hakudo fort de cette expérience développa alors en 1934 le Muso Shinden-ryu (prestigieuse école de Iaïdo) et commença à l’enseigner mais les conflits de la seconde guerre mondiale mirent un arrêt à son développement au sein des dojo de kendo.
Ce n’est qu’au début des années 50 (1953) que le Iaï fut intégré à la Zen Nihon Kendo Renmei (fédération du Japon Kendo).
Afin d’harmoniser l’ensemble des différentes écoles (classiques et modernes) de Iaï en kendo on rassembla une douzaine d’experts au Budokan à Tokyo pour élaborer une nouvelle forme moderne de Iaï le seitei Iaï.
On compte depuis 1981 huit kata au sein du seitei Iaï. Ces kata ont pour origine l'Ohmori-ryu, le Muso Jikiden Eishin-ryu, l'Eishin-ryu, l’Hoki-ryu, le Muso Shinden-ryu…
Pour la Zen Nihon Kendo Renmei (fédération du Japon Kendo) l’enseignement du seitei Iaï au sein de la pratique du kendo est primordial.
Il permet au kendoka d’acquérir des sensations de mouvements plus réalistes avec un véritable sabre, de mieux percevoir le gestuel dans l’espace et de mieux comprendre les postures et déplacements.
Tout pratiquant que ce soit en Iaïdo ou en kendo ou même en Iaïjutsu comprendra que pratiquer un art martial avec un bokken ou avec un shinai doit obligatoirement passer par un enseignement avec un sabre véritable (katana, Iaïto).
Que cet enseignement soit sous la forme de seitei Iaï, de Iaïdo, de Iaïjutsu ou de kenjutsu n’a que peu d’importance.
Il ne faut surtout pas oublier que la genèse de ces pratiques est le maniement du sabre.