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Portrait et personnage - Interview de Jean-Paul BINDEL
Une fois n’est pas coutume nous allons aborder sur ce site le Budo. Pourquoi me direz vous ? tout simplement parce que le personnage que je vais vous présenter bien qu’expert en Budo a pratiqué le Bu-jutsu auprès d’illustres sensei. Je vous propose de faire connaissance avec un personnage ô combien attachant qui grâce à son opiniâtreté et sa quête d’une pratique la plus complète possible a réussi à se faire une notoriété bien méritée. Il s’agit de Monsieur Jean-Paul BINDEL fondateur de L’Ecole Française de Budo (Toreikan-Budo). J’ai remarqué que dans le petit nombre des véritables experts en arts martiaux japonais francophones Jean-Paul BINDEL est l’un des plus discrets mais pas le moins prolifique. Voici un résumé de son parcours:
Parisien de naissance il commence son ascension par le judo est obtient des résultats très honorables en universitaire. Parallèlement il commence le karaté dans divers styles (Shotokaï, Shotokan, Wado-Ryu, Goju-Ryu). Il fait parti des pionniers du « Karaté-Full-Contact » et participe aux stages de Dominique VALERA. Installé dans le sud de la France il commence la pratique de l’Aïkido (Style AïkiKaï) et suit les stages de Mutsuru NAKAZONO. Il découvre ensuite l’Aïkido du Yoseïkan avec Hiroo MOCHIZUKI et suit l’enseignement de Mathieu MANGIONNE. Avec son deuxième dan en poche et installé sur Toulouse il suit des stages Kobudo avec Hiroo MOCHIZUKI et Seïki TOGUSHI. Il découvre le Iaïdo avec FUKUMOTO de passage à Toulouse. Curieux de nature il pratique le TaeKwonDo avec Lyu-Sun-Koo pendant deux ans. De retour à Paris en 1977 il s’entraîne quotidiennement, parfois jusqu'à trois fois par jour : le matin à 7 heures en cours particulier pour le Kobudo avec Kenyu CHINEN, à midi en Yoseikan-Budo avec Hiroo MOCHIZUKI et le soir soit en Karaté, soit en Yoseikan-Budo ou Judo avec Jean-Luc LEVANNIER (8ème dan) et André MENOU (7ème dan). Ce travail acharné lui permet d’être le premier européen à être reçu à l’examen de 3ème dan puis de 4ème dan de Yoseikan-Budo. Il devient assistant de Hiroo MOCHIZUKI et assure même les cours du vendredi au club de celui-ci (club PARIS-YOSEIKAN). Déçu par l’environnement et par la politique suivie au sein du Yoseikan-Budo il décide en 1974 de créer sa propre école qu’il dénomme Ecole Française de Budo. Jean-Paul BINDEL continue toujours à se perfectionner. C’est ainsi qu’il obtient un 2ème dan de Kempo-Boxing (discipline crée par Gérard OLIVIER) et un 3ème dan de Tai-Do (Discipline crée par Robert CASSOL). Il pratique le Nunchaku avec Pascal VEHRILLE qui vient de créer son propre style, le Tonfa de police avec Robert PATUREL (il fera partie de la deuxième promotion d’instructeurs). Il suit des stages de Chinna avec Jwing Ming YANG, d’Aïkido avec Claude RICHARD et Christian TISSIER, d’Aïki-Jutsu et de Jo-Jutsu avec Haruyoshi WATANABE, de Judo avec Jean-Jacques FLERCHINGER et Nobuyoshi SATO, de Kobudo avec Yushio SUGINO. En 1989 Jean-Paul BINDEL reprend contact avec Minoru MOCHIZUKI et après avoir présenté son école et sa conduite martiale il se voit proposer d’intégrer l’International Fédération of Nippon Budo ainsi que le grade de 6ème dan en Ju-Jutsu et en Kobudo. Il obtient quelques temps plus tard de Minoru MOCHIZUKI le titre de Kyoshi . En 1995 il est nommé au grade de 7ème dan de Ju-Jutsu. Entre temps il obtient également le grade de 6ème dan de Kenpo par l’I.F.N.B . Mais cette biographie ne s’arrête pas là, Jean-Paul BINDEL toujours vaillant et attentionné pratique d’autres arts martiaux asiatiques ainsi que de nombreux sports de combats. Il s’intéresse aussi au Kyusho-Jitsu (George DILLMAN), au Kiai-Jitsu, au Shiatsu….. Mais arrêtons là cette liste à ne plus finir et passons la parole à Jean-Paul BINDEL. Il est a noter que les grades délivrés par les fédérations japonaises et américaines à Jean-Paul BINDEL sont en instance de validation par la FFKAMA . Vous avez eu le privilège de travailler avec de grands sensei au Japon, avez-vous quelques souvenirs privilégies de certaines rencontres ? Le maître japonais qui m'a vraiment le plus impressionné est le maître Minoru MOCHIZUKI, décédé l'an passé. Son fils Hiroo avec lequel j'ai travaillé pendant plus de 20 ans est un très bon technicien mais il s'est retrouvé "maître" (malgré lui) à 25 ans lors de sa venue en France et n'a donc pas le vécu de son père qui a travaillé durant des dizaines d'années avec les plus grands. J'ai également été impressionné, bien que l'ayant peu connu, par Seiki TOGUSHI 10ème dan en Goju-Ryu. J'ai effectué des dizaines de stages avec d'autres experts japonais ou occidentaux et le seul maître que j'ai rencontré depuis est George DILLMAN qui a une connaissance phénoménale du karaté et des techniques de kyusho-jitsu.
Vous êtes le fondateur de l’Ecole Française de Budo, pouvez vous éclairer cette création ? Je me suis retrouvé en désaccord avec Hiroo MOCHIZUKI sur l'orientation du Yoseikan-Budo et sur son entourage de courtisans, il y a une vingtaine d'années et j'ai préféré me retirer de cette école dans laquelle je suis resté prés de vingt ans. J'ai été le premier européen à obtenir, sur examen, le 3ème dan de Yoseikan-Budo puis le 4ème dan. Je pense que je n'avais pas tout à fait tort car tout ce que j'avais proposé à Hiroo à l'époque a été mis en oeuvre par la suite et qu'il s'est séparé des personnes mentionnées.
Que représente votre école et qu’elle est sa vocation ? J'ai créé l'Ecole Française de Budo quand je me suis séparé du Yoseikan. Elle comptait deux clubs en région parisienne. Elle en compte désormais une quarantaine et a été reconnue officiellement par la FFKAMA sous l'appellation de TOREIKAN BUDO.
Pensez vous qu’elle puisse être considérée comme une ryu traditionnelle (au niveau technique). Tout à fait. Nous respectons tous les grands principes martiaux et avons été reconnu il y plus de 15 ans par l'International Fédération of Nippon Budo qui était dirigé alors par Minoru MOCHIZUKI et Yushio SUGINO. Mes diplômes de grades japonais sont signés de ces deux maîtres
Votre expérience vous a amené à pratiquer un très grand nombre d’arts martiaux japonais ou non, pouvez vous me dire pourquoi autant de boulimie ? Je pense que quand on veut présenter des techniques que l'on dit efficaces il faut les avoir testé en face de spécialistes. Pour voir si les techniques de défense contre les coups par exemple sont valables il faut les tester en face d'un boxeur d'anglaise, pour vérifier si les défenses contre coup de pied sont valables il faut se mettre en face d'un kicker qui passe deux heures tous les jours à taper dans un sac. J'ai donc été amené venant des budos traditionnels à passer mes monitorats de Full, de Kick et de Thai pour compléter mes connaissances. Dans mon ancien métier de policier je me suis trouvé deux fois, sans arme devant des adversaires armés de couteau et m'en suis sorti avec quelques égratignures. Je ne pense pas que si j'avais utilisé à ces occasions les techniques enseignées dans certaines salles je serais encore là pour en parler. Je précise qu'un de ces deux individus a tué deux ans plus tard un inspecteur de Police à Nice. Que représente le TOREIKAN BUDO ? J'ai commencé la pratique du Judo à Mazamet dans le Tarn quand j'étais au lycée. Dans cette ville passe une rivière qui s'appelle le Thore. Quand je suis revenu dans celle ci après avoir quitté Paris et la police j'ai créé un club que j'ai appelé le Thore-camp, que l'on peut lire aussi Thore-Kan (la maison du Thoré) ou TO-REI-KAN (la maison où l'on salue le sabre). J'ai toujours dit que je pratiquais du Budo quand on me demandait ce qu'était ma discipline mais quand nous avons été reconnu par la FFKAMA nous avons dû ajouter un préfixe à Budo car ce terme était déjà utilisé par une des fédération d'aïkido c'est pourquoi j'ai choisi de reprendre ce nom.
Au vu de vos activités les stages ont une grande place dans votre enseignement, pensez vous que la pratique doit aussi passer par un vaste panel d’enseignants ? Je dirige beaucoup de stages mais j'en suis également beaucoup en tant qu'élève. Cette année j'ai suivi une formation en shiatsu (qui se poursuit depuis trois ans), un stage avec George DILLMAN (9° dan) et les experts de son organisation aux USA, j'ai suivie deux stages avec Mark KLINE (7° dan) que j'ai fait venir en France. Prochainement je fais venir Song PARK 8° dan), le maître mondial du Kiai-Jitsu, puis je retourne aux USA. Cet été j'accueille durant une semaine Will HIGGINBOTHAM (8° dan)puis en novembre Bill BURCH (6° dan). Si je pouvais trouver ce que je cherche auprès d'experts français je le ferais car cela me coûterait beaucoup moins cher mais pour l'instant ce sont les américains qui m'apportent le plus. Auparavant ce fut les japonais.
Vous êtes un précurseur actif dans le domaine du Budo en Europe c’est tout à votre honneur, c’est pour cela que de nombreux stages sont initiés et organisés au sein de votre école, je vous invite donc à donner le mot de la fin de cet interview en vous remerciant pour le temps que vous avez bien voulu me consacrer. Je vous remercie de l'honneur que vous me faites. Je pratique le Budo depuis 40 ans et j'espère le pratiquer encore longtemps. Avec le Shiatsu j'ai également commencé récemment la pratique du Tai Chi Chuan et du Chi Cong qui sont très complémentaires avec le Budo de haut niveau. Amitiés Date de création : 24/02/2004 @ 15:04 Réactions à cet article
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